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Bikepacking vs cyclotourisme : quelle approche choisir pour voyager à vélo ?

par Alex
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Voyager à vélo est une expérience qui mêle liberté, aventure et découverte. Deux grandes approches coexistent : le bikepacking, souvent minimaliste et orienté hors‑route, et le cyclotourisme traditionnel, plus chargé et conçu pour rouler longtemps sur route. Cet article détaille leurs spécificités et vous aide à choisir l’approche adaptée à votre projet.

Bikepacking et cyclotourisme : deux façons différentes de voyager à vélo

Qu’est‑ce que le bikepacking ?

Le bikepacking est l’équivalent du trekking appliqué au vélo. Il s’inspire du backpacking : on charge uniquement l’essentiel dans des sacs fixés directement au cadre, à la selle et au guidon. Cette configuration minimaliste privilégie un vélo léger, maniable et étroit, idéal pour s’aventurer sur des sentiers, pistes de gravel ou singletracks. Selon Liv Cycling, la plupart des voyages en bikepacking se font hors route et nécessitent une monture capable de supporter des terrains variés. Le poids total est limité (environ 10 à 12 kg) et l’autonomie est réduite, ce qui implique des ravitaillements plus fréquents.

L’équipement se compose de :

  • Sac de selle, sac de cadre et sac de guidon : ces sacs se fixent sans porte‑bagages.

  • Vélo de gravel ou VTT avec pneus larges pour absorber les irrégularités.

  • Matériel ultraléger (tente, matelas, vêtements) afin de réduire au maximum la charge.

Au‑delà de la logistique, c’est l’esprit qui diffère : les bikepackers recherchent avant tout l’aventure, l’éloignement et l’immersion en pleine nature. Les récits de bikepackers mettent souvent en avant la liberté d’alterner chemins et sentiers et la satisfaction de voyager léger.

Fixation sécurisée d’une sacoche de guidon bikepacking avec sangles et supports

Qu’est‑ce que le cyclotourisme ?

Le cyclotourisme (ou vélo voyage) consiste à parcourir de longues distances sur des routes ou voies aménagées. On utilise des porte‑bagages et des sacoches (paniers avant et arrière) qui permettent de transporter plus d’affaires et de répartir la charge. Selon le guide Santafixie, le cyclotourisme peut emporter entre 40 et 70 litres d’équipement et peser 15 à 25 kg. Les voyages sont souvent plus longs (plusieurs semaines ou mois) et permettent une grande autonomie en nourriture et matériel.

Les principales caractéristiques du cyclotourisme :

  • Porte‑bagages et sacoches avant/arrière : les sacoches se montent sur des racks solides pour abaisser le centre de gravité et apporter de la stabilité.

     

  • Vélo de randonnée, trekking ou route avec roues 700c et pneus plus larges (32–40 mm), capable de rouler longtemps sur le bitume.

     

  • Matériel de confort (tente spacieuse, cuisine, vêtements de rechange) : l’objectif est de voyager en autonomie et dans un certain confort.

     

Le cyclotourisme est davantage tourné vers la découverte des territoires, la rencontre et la dimension culturelle du voyage. Les étapes sont plus longues mais le rythme est généralement plus tranquille.

Les principales différences entre bikepacking et cyclotourisme

Le tableau ci‑dessous résume les aspects essentiels. Il reprend des données de Santafixie et d’autres experts :

Critère

Bikepacking

Cyclotourisme

Équipement

Sacs de cadre, de selle et de guidon, pas de porte‑bagages. Poids total 7–12 kg.

Sacoches avant et arrière sur porte‑bagages. Charge 15–25 kg et volume 40–70 L.

Confort / autonomie

Matériel minimaliste, moins de confort et autonomie limitée (1–5 jours). Requiert des ravitaillements fréquents.

Confort accru grâce au volume des sacoches ; autonomie de plusieurs semaines et possibilité de porter plus de provisions.

Budget

Investissement initial dans des sacs ultralégers. Globalement moins de matériel mais les sacs spécifiques peuvent être coûteux.

Achats de porte‑bagages, sacoches et matériel de camping complet. Le volume transporté augmente les frais (équipement, vêtements).

Terrains

Chemins en terre, pistes de gravel, sentiers de montagne. Nécessite un vélo robuste avec pneus larges.

Routes goudronnées, pistes cyclables, voies vertes et chemins de halage. Les itinéraires sont plus réguliers et les vitesses plus constantes.

Autonomie / durée

Excursions de week‑end ou voyages de 1 à 5 jours.

Voyages longue distance : 5 jours et plus, souvent plusieurs semaines voire des mois.

Souplesse / esprit

Aventure et immersion nature : priorité à la pratique du vélo et au plaisir de rouler.

Découverte culturelle : le vélo est un moyen de voyager et de visiter des lieux.

 

Groupe de cyclistes en randonnée à vélo en forêt

L’équipement et la bagagerie

La bagagerie détermine la maniabilité et la capacité de transport. Le bikepacking exclut les porte‑bagages ; il s’appuie sur des sacs fixés directement au vélo. Ces sacs réduisent la largeur et le poids afin de rester maniable sur des singletracks ou des chemins étroits. Le chargement est réparti entre la selle (saddle bag), le cadre (frame bag) et le guidon (handlebar roll), de sorte que le vélo reste équilibré. Cette configuration impose de trier sévèrement le matériel : une tente légère, un matelas compact, quelques vêtements et un kit cuisine basique.

En cyclotourisme, on privilégie la capacité. Les sacoches avant et arrière se fixent sur des racks et permettent de transporter plus de vêtements, de nourriture et d’équipement de confort. L’objectif est de réduire la fatigue en plaçant le poids bas et centré, ce qui apporte une grande stabilité même à pleine charge. Des sacoches de guidon ou de cadre peuvent s’ajouter pour accéder rapidement aux objets essentiels (appareil photo, carte, en-cas).

Le confort et l’autonomie

Le bikepacking sacrifie un peu de confort au profit de la légèreté. Comme on transporte moins, les étapes sont plus sportives et la fatigue se ressent moins à la montée. La contrepartie est un confort sommaire : bivouac minimal, peu de vêtements et repas simplifiés. Selon Santafixie, la manœuvrabilité est élevée mais le confort sur de longues distances est plus limité. L’autonomie est courte ; il faut planifier des ravitaillements réguliers.

Le cyclotourisme mise sur l’autonomie et le confort. Les sacoches offrent suffisamment de place pour une grande tente, un matelas épais, des vêtements chauds et de la nourriture. On peut ainsi parcourir des centaines ou des milliers de kilomètres sans dépendre des services extérieurs. La charge plus lourde demande davantage d’effort, mais le vélo reste stable et confortable grâce au poids situé bas. Les étapes peuvent durer plusieurs heures sans fatigue excessive, et on peut s’installer confortablement au bivouac ou en camping.

Le budget et la logistique

Le budget varie selon la pratique :

  • Bikepacking : nécessitant peu de matériel, il permet de voyager avec moins d’objets, mais les sacs spécifiques (sac de cadre, sac de selle, sac de guidon) peuvent être plus chers que des sacoches classiques. On choisit généralement un vélo de gravel ou VTT polyvalent, dont le prix varie selon la gamme et les composants. L’absence de porte‑bagages réduit les dépenses.

     

  • Cyclotourisme : l’investissement porte sur des porte‑bagages robustes, des sacoches de qualité (étanches), une tente plus confortable et du matériel de cuisine complet. Le volume embarqué augmente le coût initial mais assure une autonomie prolongée.

     

La logistique est également différente. Les voyages en cyclotourisme demandent de s’organiser pour transporter et sécuriser plusieurs sacoches lors des pauses (hôtels, visites). En bikepacking, les sacs restent fixés au vélo et le stationnement est plus simple.

Les terrains et itinéraires adaptés

Bikepacking : cette approche se pratique principalement sur des chemins non goudronnés. Les pistes forestières, chemins de montagne et voies de gravel constituent son terrain de jeu. Les itinéraires emblématiques incluent :

  • La Grande Traversée du Massif Central (GTMC) : ce parcours de près de 1 400 km traverse cinq parcs naturels du Morvan à la Méditerranée et cumule environ 30 000 m de dénivelé positif. Le site France Vélo Tourisme souligne que cette traversée constitue la plus longue route VTT balisée de France et propose des boucles de 3 jours à une semaine.

  • GTMC historique (Clermont‑Ferrand–Sète) : la variante initiale fait 718 km et 12 000 m de dénivelé. Selon le récit de Pannier, elle suit des chemins de terre et de gravier entre Clermont‑Ferrand et Sète.

  • Traversées locales (Verdon, Jura, Alpes‑Provence) : plusieurs traversées VTT balisées de 200 à 400 km offrent des aventures sur 3 à 7 jours.

Cyclotourisme : les routes sont plus roulantes et permettent de parcourir de longues distances en douceur. Voici quelques exemples d’itinéraires français :

  • Canal des 2 Mers à vélo : ce parcours de ~800 km relie Royan (Atlantique) à Sète (Méditerranée) en suivant les canaux de Garonne et du Midi. Il emprunte principalement des voies de halage sans voitures, ce qui en fait une route familiale.

  • La Seine à Vélo : nouvel itinéraire de 400 km reliant Paris à la côte normande (Le Havre ou Deauville) via des pistes cyclables et routes tranquilles.

  • EuroVelo 1 – La Vélodyssée : la partie française de cette route européenne longe l’Atlantique de Roscoff à Hendaye. Elle combine pistes cyclables et routes secondaires.

  • La Loire à Vélo (EuroVelo 6) : un itinéraire de 800 km de Nevers à l’estuaire de la Loire. Il traverse des châteaux et vignobles, majoritairement sur voies vertes.

  • ViaRhôna : cette voie cyclable de plus de 800 km relie le lac Léman à la Méditerranée en longeant le Rhône.

Ces itinéraires illustrent la diversité des terrains : voies vertes au fil de l’eau, routes vallonnées, traversées alpines ou littorales. En cyclotourisme, la priorité est de rouler longtemps et d’explorer, tandis qu’en bikepacking on cherche souvent la difficulté et l’immersion nature.

Principales marques de bagagerie pour vélo

Avantages et limites de chaque approche

Les points forts du bikepacking

  • Légèreté et agilité : en limitant le poids et la largeur, le vélo reste maniable sur les sentiers étroits.

  • Exploration hors des sentiers battus : possibilité d’emprunter des chemins de montagne, singletracks ou pistes forestières inaccessibles en cyclotourisme.

  • Sensation de liberté : on roule au plus près de la nature et on peut monter son bivouac presque partout.

  • Développement personnel : l’effort physique et la frugalité encouragent l’autonomie et la confiance.

Les inconvénients du bikepacking

  • Capacité limitée : le volume réduit impose de sacrifier du confort. Les sacoches ne dépassent pas 30 L.

  • Autonomie courte : il faut prévoir des ravitaillements réguliers (nourriture, eau). Les trips dépassent rarement 5 jours.

  • Moins de confort au bivouac : équipement minimaliste et couchage sommaire peuvent fatiguer sur le long terme.

  • Coût des sacs spécifiques : les bagages de bikepacking (sac de selle étanche, sac de cadre sur mesure) sont parfois onéreux.

Les points forts du cyclotourisme

  • Grande capacité de transport : sacoches volumineuses (40 à 70 L) et porte‑bagages robustes. On peut emporter une tente plus spacieuse, de la nourriture et des vêtements de rechange.

  • Autonomie longue durée : les voyages se comptent en semaines voire en mois.

  • Confort et stabilité : centre de gravité bas grâce aux sacoches, vélo stable même chargé.

  • Découverte culturelle : possibilité de visiter des villages, musées et sites touristiques en prenant le temps.

Les inconvénients du cyclotourisme

  • Poids et inertie : la lourdeur du chargement demande plus d’effort, notamment en montée, et réduit la vitesse moyenne.

  • Manœuvrabilité réduite : les sacoches larges et le volume transporté limitent l’accès à des sentiers étroits ou techniques.

  • Logistique compliquée : le volume de bagages nécessite une organisation pour transporter et sécuriser les sacoches lors des pauses.

Pas toujours adapté aux terrains accidentés : sur des routes cahoteuses ou sur piste, les sacoches peuvent vibrer et se desserrer.

Cycliste en bikepacking montant un sentier rocailleux

Comment choisir entre bikepacking et cyclotourisme ?

Selon son niveau et son expérience

  • Débutant·e ou cycliste occasionnel : optez pour un itinéraire de cyclotourisme sur voies vertes ou pistes cyclables. Les routes lisses et le confort des sacoches vous permettront de vous familiariser avec les longues distances sans stress.

  • Cycliste aguerri et amateur de VTT : si vous maîtrisez les descentes techniques et la gestion du matériel, le bikepacking est fait pour vous. Commencez par des boucles de quelques jours (par exemple une section de la GTMC) pour tester votre équipement.

  • Terrain mixte : pour des voyages hybrides mêlant routes et chemins de terre, un gravel bike équipé de sacoches de bikepacking légères est un bon compromis.

Selon la durée du voyage

  • Week‑end ou escapade de 2 à 5 jours : le bikepacking convient, car vous n’aurez pas besoin de trop de matériel.

  • Voyage de plusieurs semaines ou tour du monde : préférez le cyclotourisme. Les sacoches vous offriront une autonomie et un confort adaptés aux longs périples.

Selon le type de terrain et de destination

  • Terrains techniques ou montagneux : le bikepacking est idéal. Les pneus larges et le faible poids facilitent la progression sur les sentiers.

  • Routes goudronnées, EuroVelo et voies vertes : le cyclotourisme est indiqué pour profiter du paysage et voyager en continu.

Voyages combinés (route et piste) : un vélo de gravel équipé de sacoches hybrides (deux petites sacoches à l’avant, un sac de selle et un sac de cadre) permet d’alterner routes et chemins.

Retours d’expérience et anecdotes de voyageurs

  • La GTMC sous la pluie : Chris, dans son récit sur Pannier, raconte sa traversée de la Grande Traversée du Massif Central. Sur les 718 km entre Clermont‑Ferrand et Sète, il a affronté environ 12 000 m de dénivelé sur des chemins de terre et de gravier. Après une nuit d’orage, les premiers kilomètres étaient rendus difficiles par la boue, obligeant à pousser le vélo. Cet épisode lui a appris l’importance de l’équipement étanche et de pneus à crampons.

  • La Loire à Vélo en famille : des cyclotouristes racontent avoir parcouru une partie de La Loire à Vélo, un itinéraire de 800 km sur voies vertes. Ils soulignent l’ambiance conviviale, les châteaux majestueux et la facilité de pédaler avec des enfants grâce à l’absence de trafic.

  • Une traversée des canaux : sur le Canal des 2 Mers à vélo, la majorité du trajet se fait sur les chemins de halage. Les cyclistes apprécient l’absence de voitures et la possibilité d’enchaîner les étapes sans stress. Certains notent cependant que les surfaces deviennent plus rustiques en approchant de la Méditerranée et qu’il faut un vélo adapté aux sections non asphaltées.

  • Erreur de ravitaillement en bikepacking : une bikepackeuse raconte dans un forum avoir sous‑estimé la distance entre deux points d’eau dans une traversée des Cévennes et avoir dû se rationner pendant plusieurs heures. Cette anecdote souligne l’importance de bien planifier ses points d’eau et de transporter un filtre à eau en bikepacking.

Ces témoignages montrent que chaque approche demande une préparation spécifique et que les imprévus font partie de l’aventure.

Cyclistes urbains illustrant la transformation du quotidien grâce au vélo

FAQ – Tout savoir sur le bikepacking et le cyclotourisme

  • Quelle est la différence entre bikepacking et cyclotourisme ?

     Le bikepacking privilégie les chemins non goudronnés et un équipement minimaliste fixé directement au vélo, tandis que le cyclotourisme utilise des sacoches sur porte‑bagages pour transporter plus de matériel et emprunte majoritairement des routes ou des pistes cyclables.

  • Quel type de vélo choisir pour le bikepacking ?

    Un gravel bike ou un VTT avec des pneus larges est recommandé pour supporter les sentiers et les pistes ; l’absence de porte‑bagages impose d’installer des sacs sur la selle, le cadre et le guidon.

  • Quelle sacoche est la plus adaptée au cyclotourisme ?

    Les sacoches arrière (type Back‑Roller de 20 L) et les sacoches avant plus petites permettent de répartir le poids de façon stable. Une sacoche de guidon est utile pour accéder rapidement aux objets précieux (appareil photo, snack)

  • Le bikepacking est‑il réservé aux sportifs confirmés ?

    Non, mais il demande une bonne condition physique et une certaine habitude du VTT. Il est conseillé de commencer par des itinéraires courts et d’augmenter progressivement la difficulté.

  • Quel mode de voyage à vélo est le plus économique ?

     Le budget dépend surtout du choix de l’équipement. Le bikepacking requiert des sacs spécifiques souvent plus chers à l’unité, mais moins de matériel au total. Le cyclotourisme nécessite plus de sacoches, un porte‑bagages et davantage de matériel de camping. Sur le long terme, voyager en cyclotourisme peut coûter plus cher en raison du volume transporté (nourriture, vêtements).

Conclusion : bikepacking ou cyclotourisme, à chacun son aventure

Le choix entre bikepacking et cyclotourisme dépend avant tout de votre personnalité, de votre forme physique et du type d’aventure que vous recherchez. Le bikepacking conviendra aux cyclistes qui veulent se déconnecter, s’immerger en pleine nature et tester leurs limites sur des chemins techniques. Le cyclotourisme séduira celles et ceux qui rêvent de grands voyages au long cours, de découvertes culturelles et d’une autonomie confortable. Quelle que soit l’option choisie, le voyage à vélo offre une formidable sensation de liberté et des souvenirs inoubliables.

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