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Ed Pratt : le tour du monde en monocycle, une aventure unique

par Alex
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Quand la passion d’un jeune Britannique pour le monocycle se transforme en tour du monde hors norme : voilà l’histoire d’Ed Pratt. À 19 ans, le jeune Somersetais quitte sa maison avec l’idée un peu folle de devenir le premier à faire le tour du monde en monocycle. Son périple de plus de trois ans et 21 000 miles l’emmènera à travers l’Europe, l’Asie, l’Océanie et l’Amérique, avec pour objectif de lever des fonds pour l’association School in a Bag, qui fournit des sacs d’école aux enfants défavorisés. Découvrez dans cet article comment Ed Pratt, un aventurier insolite, a su faire rimer voyage à vélo et défi humanitaire.

Table des matières

Qui est Ed Pratt ?

Le jeune aventurier britannique

  • Origine : Ed Pratt est originaire de Curry Rivel, un village du Somerset, en Angleterre. Il est né en 1995/1996 et s’est fait connaître grâce à sa chaîne YouTube.

  • Découverte du monocycle : en 2012, sa meilleure amie Daisy lui donne un vieux monocycle de 16 pouces. Ed met trois semaines à apprendre à se tenir sur une roue et découvre les différentes disciplines du monocycle (hockey, trial, tout-terrain) . Ce sentiment d’accomplissement lui donne envie de repousser les limites de la discipline.

  • Envie de changement : après ses études secondaires, il ne se voit ni à l’université ni dans un emploi classique. Passionné de voyage et de cirque, il rêvait d’explorer le monde.

  • Préparation : il rallonge progressivement ses sorties : d’abord 30–43 km, puis un jour 225 km avec des amis, jusqu’à envisager un voyage autour du monde. Il lance un club de monocycle dans son lycée et partage déjà ses aventures sur YouTube.

Sa passion pour le défi et l’insolite

  • Un défi inédit : Ed explique que la plupart des voyageurs font le tour du monde à bicyclette : pourquoi ne pas tenter l’exploit en monocycle ? Il aime la difficulté physique et la concentration mentale qu’impose le monocycle . Chaque bosse peut vous envoyer au tapis, ce qui oblige à rester pleinement présent.

  • Une aventure humaine : il voit le monocycle comme un formidable vecteur de rencontres. « On ne passe pas inaperçu sur une roue », confie-t-il ; les curieux viennent discuter, offrir un repas ou un endroit où dormir. Le voyage devient alors l’occasion de créer des liens dans les pays traversés.

Un engagement solidaire : dès le départ, Ed décide d’associer son périple à une cause. Il contacte l’ONG School in a Bag, qui distribue des sacs d’école remplis de matériel scolaire aux enfants défavorisés. Convaincu par leur action, il choisit de collecter des dons tout au long de son voyage .

Ed Pratt dans les montagnes kirghizes

Le tour du monde en monocycle

Le voyage commence officiellement le 14 mars 2015 à Curry Rivel et s’achève le 27 juillet 2018. Initialement estimé à deux ans, le périple durera finalement trois ans et quatre mois . Ed devient ainsi le premier à boucler un tour du monde complet en monocycle.

Tableau récapitulatif du voyage d’Ed Pratt

Élément

Détails

Durée

3 ans et 4 mois (14 mars 2015 – 27 juillet 2018)

Distance parcourue

~21 000 miles (33 800 km)

Continents traversés

Europe, Asie, Océanie, Amérique du Nord

Pays

Royaume‑Uni, France, Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Autriche, Slovaquie, Hongrie, Serbie, Roumanie, Bulgarie, Turquie, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Kirghizistan, Chine, Vietnam, Laos, Thaïlande, Malaisie, Singapour, Australie, Nouvelle-Zélande, États‑Unis

Fonds collectés

plus de 300 000 £ pour School in a Bag

Récompenses

Points of Light Award (2018) pour son engagement bénévole

L’itinéraire global et les pays traversés

Ed quitte son village à vélo (ou plutôt sur une roue) et descend jusqu’au canal de la Manche avant de rejoindre la France. Son parcours peut se résumer ainsi :

  • Europe : après avoir traversé l’Angleterre, il roule en France, puis en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Autriche, en Slovaquie, en Hongrie, en Serbie, en Roumanie et en Bulgarie avant d’entrer en Turquie. Les paysages alpins et les plaines danubiennes s’enchaînent.

  • Caucase et Asie centrale : de la Turquie, il passe en Azerbaïdjan et embarque sur un ferry pour traverser la mer Caspienne jusqu’au Kazakhstan. Les routes glacées des steppes kazakhes lui réservent un premier gros coup dur. Il continue ensuite vers le Kirghizistan, où il séjourne plusieurs mois en raison de l’hiver rigoureux.

  • Asie de l’Est et du Sud-Est : une fois le printemps revenu, il reprend sa route en Chine, parcourant près de 5 476 km. Il traverse ensuite le Vietnam, le Laos, la Thaïlande, la Malaisie et arrive à Singapour.

  • Océanie : depuis Singapour, Ed s’envole (avec son monocycle dans l’avion) vers Perth en Australie. Il traverse le continent jusqu’à Sydney et prend un autre vol pour la Nouvelle-Zélande.

Amérique du Nord : de Auckland, il se rend à San Francisco puis traverse les États-Unis d’ouest en est jusqu’à New York. Son voyage le mène ensuite en Écosse : il atterrit à Édimbourg, puis pédale jusqu’au Somerset où l’attendent famille et amis.

Ed Pratt sur son monocycle traversant une route de campagne

Les moments forts de son aventure

Le récit d’Ed est jalonné d’anecdotes savoureuses et de coups durs :

  • Un départ rock’n’roll : dès le premier jour, la fermeture éclair de son sac de selle cède à cause de sandwichs aux œufs. Il doit rebrousser chemin après seulement 11 km pour réparer ses bagages ; un début d’aventure qui le fera rire des années plus tard.

  • L’accident au Kazakhstan : en novembre 2015, sur les routes gelées près d’Aktobe, Ed échappe de peu à une voiture qui dérape. Il doit ensuite pousser son monocycle sur 80 km de route désertique (Mukur Road).

  • L’hiver au Kirghizistan : bloqué par le froid, il passe six mois à Bichkek. Il y enseigne l’anglais et initie les enfants au monocycle. Il en profite pour explorer les montagnes kirghizes et tisser des amitiés durables.

  • Rencontres inattendues : sur la route, Ed croise des aventuriers célèbres : le cycliste écossais Mark Beaumont, qui tente de battre le record du tour du monde à vélo, et Will Hodson alias Super Cycling Man, déguisé en super-héros . Avec ce dernier, il partage un mois de route et une soirée mémorable à manger des pattes de poulet en Chine.

  • Course contre la montre : pour arriver à Kunming la veille de Noël, il pédale plus de 210 km en moins de 24 heures sur une autoroute chinoise. À l’arrivée, il fête Noël en compagnie de Will Hodson.

L’arrivée triomphale : le 27 juillet 2018, il franchit la ligne d’arrivée au siège de School in a Bag, acclamé par des centaines de personnes. Il refuse de rentrer en voiture et pédale encore 10 miles pour rentrer chez ses parents.

Ed Pratt sur son monocycle traversant une route de campagne

Les défis techniques et physiques

Voyager sur une roue est un exploit en soi, mais Ed cumule d’autres contraintes :

  • Porter son équipement : son monocycle de 36 pouces pèse environ 40 kg avec les bagages (tente, sac de couchage, réchaud, matériel vidéo) . Deux sacoches sur mesure sont fixées à l’avant et à l’arrière du cadre.

  • Gestion du confort : le monocycle n’a qu’une selle ; Ed parle sans détour du saddle sore (douleur aux fesses) dont il souffre régulièrement. Ses vidéos montrent l’importance des pauses et des massages.

  • Climat extrême : de la chaleur étouffante du Vietnam aux -20 °C du Kazakhstan, il doit s’adapter. Ses gants gèlent parfois en roulant.

  • Navigation et sécurité : il planifie ses étapes avec une carte, recherche l’eau potable et évite les autoroutes dangereuses. Lors de ses traversées solitaires, il utilise un drone et partage sa localisation avec sa communauté.

Une aventure au service d’une cause

Lever des fonds pour une association caritative

Ed n’a jamais voulu que son projet soit un simple exploit sportif. Sa motivation majeure est humanitaire. Il choisit l’ONG School in a Bag, basée dans le Somerset, qui fournit des sacs remplis de matériel scolaire aux enfants vulnérables. Grâce à sa notoriété sur YouTube et aux dons des personnes rencontrées, il récolte plus de 300 000 £ . Selon l’association, cette somme a permis de financer 15 474 sacs d’école pour 9 projets dans 8 pays.

À son retour, Ed reçoit le Points of Light Award décerné par la première ministre britannique Theresa May pour saluer son engagement bénévole. La lettre officielle souligne que son tour du monde a offert à des milliers d’enfants des fournitures essentielles.

Inspirer les jeunes voyageurs

Ed Pratt montre qu’un voyage au long cours ne nécessite pas forcément beaucoup d’argent ni une logistique sophistiquée. Son histoire encourage les amateurs de voyage à vélo à sortir des sentiers battus. Il rappelle aussi l’importance d’un bon équipement ; comme tout cyclotouriste, il a dû gérer ses sacoches, sa tente et ses outils, à l’instar des conseils présentés dans notre article sur les équipements indispensables pour un voyage à vélo (voir lien interne ci -dessous). Avant de se lancer, il a étudié les meilleurs itinéraires pour voyager à vélo et comparé les approches bikepacking et cyclotourisme afin d’adapter son matériel – des sources utiles pour tout aventurier.

Pushing the unicycle on a desert road

Anecdotes et histoires marquantes

  • Sandwichs meurtriers : le premier jour, des sandwichs aux œufs font craquer la fermeture de sa sacoche. Résultat : seulement 7 miles parcourus et un retour à la case départ pour recoudre la fermeture.

  • Le quasi-accident kazakh : sur une route gelée, une voiture perd le contrôle et manque de l’écraser. Il décide de faire une pause de plusieurs mois pour l’hiver.

  • La traversée du désert à pied : en traversant la steppe kazakhe, il doit pousser son monocycle sur 50 miles (80 km) le long de la route du Mukur, faute de revêtement praticable.

  • Un tandem inattendu : au Kirghizistan, il rencontre Aishola Aisaeva et parcourt 140 miles en tandem jusqu’à sa ville natale, saluant son énergie et son optimisme.

  • La course de Noël : à 2,5 jours de Kunming, il se lance un défi fou : parcourir 210 km en 24 heures pour arriver à temps pour Noël ; mission réussie, il fête la soirée avec Will Hodson et d’autres cyclistes.

L’héritage de son voyage en monocycle

L’impact de son aventure dans le monde du voyage alternatif

En devenant le premier circumnavigateur en monocycle, Ed Pratt a élargi le champ des possibles. Sa performance rappelle qu’il existe autant de façons de voyager qu’il y a d’aventuriers. Il a inspiré des dizaines de jeunes à enfourcher des véhicules atypiques : monocycle, vélo couché ou même trottinette, et a contribué à populariser la pratique du monocycle sur de longues distances. Ses vidéos, vues des millions de fois, continuent de motiver d’autres voyageurs.

Une source d’inspiration pour tous les voyageurs à vélo

Au-delà de l’exploit, Ed transmet plusieurs messages clés :

  1. Osez vous lancer : même avec peu d’expérience, on peut se préparer et partir. Choisissez un itinéraire adapté à vos capacités – notre article Vélo de voyage : guide complet vous aidera à planifier.

  2. Misez sur la légèreté : voyager avec un matériel minimaliste permet de rester flexible. Découvrez les différences entre bikepacking et cyclotourisme pour optimiser votre setup.

  3. Adaptez votre équipement : chaque aventure exige des accessoires spécifiques. Consultez nos conseils pour préparer un voyage à vélo afin d’éviter les mauvaises surprises.

Soyez ouverts aux rencontres : Ed a multiplié les échanges grâce à son monocycle. En voyage, les interactions humaines restent ce qu’on ramène de plus précieux.

Ed Pratt et Super Cycling Man en Chine

FAQ – Tout savoir sur Ed Pratt et son voyage

  • Qui est Ed Pratt ?

    Ed Pratt est un aventurier britannique originaire du Somerset. Passionné de cirque et de voyage, il découvre le monocycle en 2012 grâce à une amie et se lance en 2015 dans le premier tour du monde en monocycle, qu’il documente sur YouTube.

  • Combien de kilomètres a-t-il parcouru en monocycle ?

    Son périple totalise environ 21 000 miles (33 800 km) à travers quatre continents

  • Combien de temps a duré son tour du monde ?

    Il a duré 3 ans et 4 mois, du 14 mars 2015 au 27 juillet 2018 .

  • Pourquoi a-t-il fait ce voyage ?

    Ed souhaitait combiner sa passion pour le monocycle avec un défi inédit et solidaire. Il aimait la concentration que demande cette pratique et voulait être le premier à faire le tour du monde sur une roue tout en levant des fonds pour l’ONG School in a Bag.

  • Quelle association a-t-il soutenue pendant son aventure ?

     Il a collecté des fonds pour School in a Bag, une association britannique qui fournit des sacs d’école contenant des fournitures aux enfants défavorisés. Sa campagne a permis de financer plus de 15 000 sacs.

Conclusion : Ed Pratt, un voyage hors du commun

L’histoire d’Ed Pratt est celle d’un garçon qui a osé réaliser un rêve improbable. Son tour du monde en monocycle n’est pas seulement un exploit sportif : c’est une leçon de persévérance, d’ingéniosité et de solidarité. En reliant quatre continents sur une seule roue, il a prouvé que l’aventure est à la portée de ceux qui savent allier passion et générosité. Que vous prépariez une expédition à bicyclette ou que vous cherchiez simplement à vivre une expérience inédite, l’exemple d’Ed rappelle qu’il suffit parfois d’une idée un peu folle pour changer le monde.

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